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Étude d'une oeuvre : Stefan Szczesny, "Rembrandt", 1991

Photo du rédacteur: Céline Seidler-BahougneCéline Seidler-Bahougne

Stefan Szczesny, "Rembrandt", 1991.

Au sein de la galerie de Portraits peints par Stefan Szczesny entre 1989 et 1991, véritable "panthéon" réalisé en hommage aux "héros" et aux "saints" qui ont façonné notre culture et notre mémoire collectives occidentales (1), on trouve ce portrait de facture expressionniste de Rembrandt (1606-1669).

Fig. 1 : Rembrandt, "Autoportrait", 1628-1629.

Il s'agit, en fait, d'une réinterprétation de l'un des autoportraits de jeunesse du Maître hollandais : l'Autoportrait réalisé vers 1628 - considéré comme le premier de Rembrandt et peint à l’âge de 21 ou 22 ans (Fig. 1) - ou celui de 1629, conservé au Germanisches Nationalmuseum, à Nuremberg (Fig. 2). Stefan Szczesny met l'accent sur l’éclairage du visage du peintre, représenté de trois-quarts et plongé dans une semi-pénombre, le regard songeur. La mélancolie du portrait d’origine est ici renforcée par un arrière-plan sombre, ponctué de coups de pinceaux violets contrastants avec les contours blancs de la chevelure bouclée et la blancheur d'une partie du visage de Rembrandt, violemment mise en avant.

Fig. 2 : Rembrandt, "Autoportrait", vers 1629.

Stefan Szczesny, dénué de toute volonté de représentation réaliste, pousse la technique du clair-obscur expérimentée par ce dernier à son paroxysme, renforçant ainsi l'expressivité du sujet qui semble véritablement déchiré entre ses émotions intérieures - matérialisées par la pénombre de l'arrière-plan - et son identité, son apparence extérieures -exposées crûment au regard de celui qui le scrute.


Cette interprétation singulière de l'Autoportrait de Rembrandt est davantage, comme Szczesny aime à l'affirmer lui-même, un témoignage de sa volonté en tant qu'artiste co-fondateurs des Nouveaux Fauves en 1981, de s'inscrire dans la continuité de l'Histoire de l'Art et de revendiquer une sorte de filiation avec les Maîtres du passé qui ont, grâce à leur soif de liberté et par le biais de leurs innovations stylistiques et techniques, permis l'exploration de nouveaux champs picturaux et artistiques. 

 

(1) KUSPIT, Donald, Szczesny, 1995. Éditions DuMont, Cologne, p. 29 : "Szczcesny is into hero-worship, more particularly, the celebration of cultural heroes. They are invariably clichés in the collective mind : symbols of a simplified idea, famous names with a simplistic epithet attached to them, dismissively epitomizing their significance. This informs his choice of historical modernist styles, and it is dramatically explicit in his expressionist portraits of famous personages (1991). They form a pantheon of cultural heroes, indeed, cultural saints."

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